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Histoires courtes d'une éducatrice canin / Marie et Lodi

Etude de cas


Histoires courtes d’une éducatrice canin


Dans ces billets, je vous relaterais un de mes accompagnement auprès d’un(e) client(e) et de son chien(nne) ou chiot. Je vous expliquerais ses difficultés, les difficultés du chien ensuite les solutions que nous mettons en place et enfin le résultat final.

L’objectif avoué de ces billets est de pouvoir vous aider aussi si vous rencontrer la même problématique.

Ce sont des histoires vraies, seuls les noms et lieux changent par respect de la vie privée de mes client(e)s. De fait vous pourrez forcément y puiser une inspiration ou une solution concrète à votre difficultés.

Pour chaque histoire, je vous indiquerais les thèmes abordés, cela vous permettra de cibler vos lectures.

Ces histoires seront disponibles sur mon blog Clé des chiens et en ici podcast.


Bonne lecture

(Bonne écoute)


Marie et Lodi


Thèmes abordés :


- Agressivité sur congénère

- Réactivité sur congénères

- laisse versus longe

- Stress de l'humain lors de rencontres congénères en laisse


Lorsque Marie me contacte, elle m’explique qu’elle rencontre des difficultés dans la gestion de son chien avec ses congénères. Lors des promenades qu’elle effectue en laisse, chaque croisement est un cauchemard ! Lodi s’énerve, aboie et tire en direction de l’autre chien , il paraît vraiment agressif.

Lodi est un berger des pyrénées de 7 ans.


Nous prenons alors rendez-vous pour un bilan comportemental.

Lorsque Marie et Lodi arrivent sur le terrain, je suis en séance avec une jeune chienne de 6 mois, j’en profite pour observer la réaction de Lodi et de sa maitresse en présence de ce jeune chien.


Lodi tire, en effet pour aller vers la petite chienne mais pas de grosse manifestation d’agressivité, sa maîtresse se tend et retient la laisse de plus en plus courte au fur et à mesure qu’elle se rapproche sur ma demande.


Je fais une pause, Marie est trop stressée et je vais prendre Lodi moi-même pour l’accompagner jusqu’à la petite chienne.


D’après ce que j’ai observé jusque là, Lodi communique bien , je lui met une longe de 10m et la petite chienne est en liberté. Celle-ci n’est pas effrayé et lui fait des appels au jeu.


Avec une gestion précise de la longe qui me permet de retenir Lodi si nécessaire , si il fait preuve d’agressivité vis à vis de sa congénère et en même temps qui lui permet de se déplacer librement , la rencontre se passe très bien. Lodi fait même preuve de patience avec ce petit chiot bien intrusif et brasse bouillon !


Marie est effarée ! Elle est restée en retrait car trop inquiète de la confrontation.

La petite chienne s’en va et nous procédons à la suite de notre bilan comportemental.


Il en ressort que Lodi, accentue sa réaction vis à vis des congénères quand il est avec Marie et réagit beaucoup moins quand il est avec son conjoint. Lorsqu’ils sont tous les 2 ensemble pour la balade, Lodi réagit comme lorsqu’il est seul avec Marie et son conjoint ne parvient pas à le calmer même en mettant beaucoup d’autorité.


En échangeant avec Marie, je comprends qu’elle subit un stress et une peur extrême lors des rencontres congénères et que c’est quelque chose qu’elle ne parvient pas à gérer. De fait les balades se raréfient progressivement pour éviter ces situations.


C’est une frustration pour eux 2 !


Je lui explique alors que Lodi n’est pas agressif mais un petit peu réactif. Cela fait une vraie différence, il réagit à une situation avec les moyens qu’il a mais ne souhaite pas agresser tous les chiens qu’il rencontre . Ceci se vérifiera sur les rencontres que nous ferons par la suite.

Comme tout berger des Pyrénées c’est un chien sensible et Lodi est aussi un peu craintif .


Alors comment aider Lodi et Marie a pouvoir reprendre du plaisir pendant leurs balades ?


Nous allons axer notre travail sur 2 pistes :


1/ Apprendre à Marie comment gérer Lodi lors d’une rencontre.

2/ Aider Lodi à ne pas avoir besoin d’exprimer d’aboiements qui sont une mise à distance de l’autre individu.


Piste 1 :

On commence par changer de laisse, adieu la laisse de 2m , bonjour la longe de 6m. Ensuite j’explique à Marie que le fait de retenir Lodi très serrer et très près d’elle ne fait qu’augmenter le stress de Lodi et surtout l’empêche de s’exprimer et donc d’échanger à distance avec son congénère. Ce manque d’informations à distance le prive d’une bonne analyse des intentions de l’autre chien et l’empêche d’exprimer les siennes. Résultat, il est dans le doute et se sachant dans l’incapacité de s’éloigner si il en a besoin (car tenu très court) il opte pour la méthode de « la meilleure défense c’est l’attaque » !


Marie apprend à laisser du mou à Lodi, nous commençons à une distance où, même si Lodi va au bout de ses 6m de longe, il sera encore à bonne distance de l’autre chien et ne pourra pas avoir de contact. Cela rassure Marie et lui permet de réussir à lâcher du mou .

Lodi modifie déjà de lui même son comportement et est beaucoup moins réactif.


A force de répétitions , Marie reprend doucement confiance en Lodi et son stress diminue, le cercle vertueux est en train de s’installer.


Le fait de donner de l’espace par le biais de la longe a déjà beaucoup aider Lodi, il est moins nerveux, l’aboiement persiste mais il est léger.

Nous allons donc travailler sur l’association qu’à Lodi de la vision d’un autre chien.

Jusqu’à maintenant c’était, je vois un chien, je vais être tenu court, je serais vulnérable et en danger et mon humaine se transforme en un individu totalement différent, elle ne gère pas la situation, je ne peux pas compter sur elle non plus !

Alerte ! Tous les voyants sont au rouge ! Faire en sorte que l’individu n’approche pas !


Aujourd’hui on veut que cela devienne : Je vois un chien, j’ai suffisamment d’espace pour communiquer correctement avec l’autre ou pour m’éloigner si je préfère. Je peux ainsi prendre contact sereinement avec l’autre chien. Mon humaine est détendue, me fais confiance et je peux avoir confiance en elle car elle m’éloignera si je ne suis pas à l’aise.


Ce travaille se fait par le travail de Marie et aussi en ajoutant des friandises jetées au sol chaque fois que l’on aperçoit un chien au loin puis de plus en près (pas trop non plus pour éviter la défense de ressources sur les friandises, bien sûr).

Cela évite l’aboiement de Lodi et cet aboiement disparaît. Nous lui apprenons aussi le « laisse » lorsque nous ne souhaitons pas qu’il y ait rencontre.


Sa réactivité était vraiment liée à la cristallisation de la situation qui s’était installée progressivement au fil des mauvaises expériences . Toutes les rencontres que nous avons fait par la suite se sont bien passées, Lodi n’a agressé aucun chien.


Marie a été exceptionnelle, ce n’était vraiment pas facile pour elle mais elle n’a pas hésité à faire les choses, à retourner se confronter aux situations qu’elle évitait et à modifier son comportement.

Lodi aussi a été exceptionnel, dés qu’il a perçu les changements que l’on mettait en place, il y a immédiatement répondu favorablement.


Tous deux on repris confiance en eux et l’un en l’autre .


Aujourd’hui Lodi croise régulièrement d’autres chiens et tout se passe bien.


Ce qu’il faut retenir, c’est que les chiens ont une communication non verbale très riche donc par les différentes postures qu’ils vont prendre, ils s’envoient énormément d’informations avant d’être côte à côte , si l’un ou les 2 sont retenus par des laisses qui les contraignent, toute la discussion est faussée.

Selon le caractère du chien, l’approche sera alors très compliquée pour lui et il préférera donc refuser le contact en émettant un maximum de signaux de mise à distance (aboiement, grognement, saut, etc.).

De plus nous, humains, polluons encore plus ces rencontres, par nos mauvais réflexes et/ou par notre stress.

Alors c’est vrai, il existe, ce que j’appelle des grosses patates sympas qui n’ont aucunes crainte, aucune susceptibilité et ne sont que joie quand il voit un copain quelque soit la situation !

Mais soyons clair, ce n’est pas la majorité des chiens, si vous avez la chance de vivre avec une grosse patate c’est top !

Mais prenez conscience que pour beaucoup ce n’est pas le cas et que les rencontres en laisse ne sont absolument pas confortables pour eux.


Pour cette raison, je déconseille les rencontres de chiens en laisses courtes au profit de rencontres en longes longues ou en liberté sous surveillance


J’espère que cette histoire vous aura plu et aidé,


A très vite pour une autre histoire courte d’éducatrice canin




1 Comment


Cécile GRASSET
Cécile GRASSET
Jan 28, 2022

Géniales ces histoires, elles nous apprennent beaucoup ! Bravo pour l’idée

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